En ce Mois Sans Tabac et à l’approche de la présidence de l’Union européenne, la France doit défendre son leadership dans cette filière, aujourd’hui menacée par le lobby du tabac à Bruxelles qui menace de taxer les e-liquides et en limiter les arômes. Ce sont les mots attribués à Jean MOIROUD, Président de la Fédération Interprofessionnelle de la Vape (FIVAPE) par La Tribune dans un article au début du mois.
Le Mois Sans Tabac
Le mois de novembre fixe un rendez-vous devenu incontournable : le Mois Sans Tabac.
Le Mois Sans Tabac, dont nous fêtons la sixième édition cette année, est porté par Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé et la FIVAPE en est partenaire.
Son objectif ?
Lutter contre la première cause de mortalité évitable en France : la cigarette qui provoque 75 000 décès chaque année dans notre pays.
Après quatre année consécutives de baisse, la consommation tabagique est malheureusement repartie à la hausse. Le stress de la crise sanitaire que nous traversons et les différents confinements n’y seraient probablement pas étrangers.
Il est à présent urgent que la France et l’Europe utilisent tous les moyens mis à leur disposition pour enrayer ce phénomène.
La cigarette électronique comme outil ?
L’e-cigarette apparue il y a 20 ans est une innovation majeure dans le domaine de la santé publique. Sa simplicité a bouleversé l’histoire de la lutte contre le tabac. Il n’y a ni tabac ni combustion, qui est la principale source de risques cancérigènes, cardiovasculaires et respiratoires des produits à fumer.
La cigarette électronique est un formidable outil pour les fumeurs car elle répond au besoin nicotinique et à la gestuelle à laquelle un fumeur est habitué. Elle satisfait aux besoins et habitudes des fumeurs, tout en offrant un risque inférieur d’au moins 95 % à celui du tabac fumé.
Elle a déjà permis à plus d’1 million de fumeurs français d’arrêter le tabac, et la moitié d’entre eux ont par la suite arrêté la cigarette électronique.
Décriée à tort
Malheureusement, malgré son efficacité et les chiffres en sa faveur, trop de fumeurs perçoivent encore à tort la cigarette électronique comme plus dangereuse que leur tabagisme. On ne peut les en blâmer, tant ces fausses croyances ont été alimentées par les médias, notamment sur des polémiques américaines, transposées à tort sur la France.
Aujourd’hui, le vapotage est tout de même la deuxième méthode choisie par les Français pour arrêter de fumer.
En première position : les tentatives sans aide, basées sur la seule volonté, celles qui ont le moins de chances de réussite.
En troisième position : les substituts nicotinés (patchs, gommes…).
Quel encadrement ?
Dans le secteur de la santé, comme dans beaucoup de domaines, une solution efficace doit avoir un encadrement adéquat.
Les Etats-Unis ont commencé par très peu encadrer les cigarettes électroniques, puis ont appliqué un changement total de cap en mettant en place de sévères restrictions et interdictions, sans dialoguer avec les parties concernées. En créant un environnement très instable, cette diabolisation risque d’avoir de sévères répercutions. Avant ces changements de cap, les résultats étaient très prometteurs. La consommation de cigarette avait baissé de moitié chez les jeunes.
Les méthodes européennes, plus précisément françaises, ont proposé un encadrement plus raisonnable. Suffisamment souple pour inciter les fumeurs, mais suffisamment contraignant pour éviter toute dérive.
Le Royaume-Uni a adopté la politique la plus volontariste : informer le public à travers les médias nationaux pour lutter contre les fausses croyances, inclure pleinement l’e-cigarette dans les protocoles de sevrage tabagique, la possibilité d’utiliser l’e-cigarette dans la plupart des lieux publics, ou encore l’obligation de transparence financière des organisations intervenant sur le vapotage.
Grâce à cette approche pragmatique de santé publique, le nombre de fumeurs au Royaume-Uni a été réduit d’un quart en moins de 10 ans.
Malheureusement, avec le Brexit la cigarette électronique a perdu son plus grand soutien au sein de l’Union Européenne.
La France doit prendre ses responsabilités
Et si c’était l’occasion pour la France de prendre ses responsabilité et de saisir cette opportunité de devenir le nouveau leader de l’UE dans la lutte contre le tabac ?
Il est de son devoir de saisir cette chance !
La filière de la vape Française, en plus de posséder un véritable savoir faire, est une exception mondiale.
Initialement construite par des militants anti tabac et/ou anciens fumeurs, elle est en opposition au monde du tabac et ses pratiques.
Indépendante de l’industrie du tabac, la filière française est à l’origine depuis 2015 des principales normes volontaires pour les produits de vapotage. Elle travaille ainsi au quotidien avec les acteurs de la santé publique et de la réduction des risques en toute transparence.
La vape française, c’est aussi 13 000 emplois directs et indirects à travers le pays. De l’agriculture au petit commerce (en passant par l’industrie et les laboratoires), c’est un chiffre d’affaire d’environ 1 milliard d’euros.
À ce titre, la filière de la vape française, moderne et résolument responsable, dispose d’atouts incomparables pour servir d’exemple et constitue une arme redoutable pour faire de la France le leader que les anti-tabac européens attendent.
Il faut agir
A l’heure où diverses menaces pèsent sur la survie de l’industrie indépendante de l’e-cigarette – le projet de directive européenne sur la taxation des e-liquides, l’éventuelle interdiction des arômes, et la pression continue des géants de la cigarette pour obliger la France à contrôler l’industrie, Les pouvoirs publics doivent bien saisir ce sujet.
En ce moment, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) révise son avis sur les « bénéfices/risques » des produits de la vape.
Cette évaluation est cruciale car elle servira de référence pour la formulation d’une politique nationale de lutte antitabac et permettra de déterminer la position du gouvernement français dans les prochaines négociations européennes.
« La France a une belle opportunité lors de sa prochaine présidence au Conseil européen, ne laissons pas passer l’occasion de mettre notre pays en position de leader dans ce combat »