La Thaïlande est connue pour sa politique très stricte en ce qui concerne les produits du vapotage. Le pays interdit la vente de ces produits et combat la « contrebande » avec la même énergie que s’il s’agissait de drogues. Mais un ministre thaïlandais a décidé de nager à contre-courant et de soutenir la légalisation des cigarettes électroniques.
Vers une légalisation de la cigarette électronique ?
Chaiwut Thanakamanusorn, le ministre de l’Économie et de la Société numériques, a déclaré le 5 octobre qu’il cherchait le moyen de légaliser la cigarette électronique dans le pays, afin de la rendre disponible comme alternative au tabagisme. Chaiwut Thanakamanusorn affirme qu’il y a au moins 10 millions de fumeurs en Thaïlande qui pourraient en bénéficier.
Le ministre a suggéré que le tabac cultivé en Thaïlande pourrait fournir la nicotine des produits de la vape. Ce serait ainsi profitable aux agriculteurs thaïlandais et à la Tobacco Authority of Thailand. La Tobacco Authority of Thailand étant le monopole d’État qui contrôle les ventes de tabac dans le pays.
Les pays dont l’industrie du tabac appartient à l’État interdisent souvent ou restreignent sévèrement les ventes de produits de vapotage.
Des voix s’élèvent déjà, avant la moindre proposition de loi.
Les intentions sont nobles, mais dans cette tâche, le responsable politique aura besoin de soutien.
Les groupes de lutte antitabac font déjà la queue pour s’opposer à la suggestion de Thanakamanusorn de légaliser le vapotage.
« Divers éléments de la société, gouvernementaux et non gouvernementaux, ont travaillé dur pour réduire le nombre de fumeurs, donc la légalisation des cigarettes électroniques ne fera qu’exacerber la situation », a déclaré Somsri Pausawasdi, président de la « National Alliance for a Tobacco-Free Thailand » (NATFT).
Ronnachai Kongsakon, directeur du « Tobacco Control Research and Knowledge Management Center » (TRC), a déclaré : « les cigarettes électroniques ne sont pas des choix plus sûrs pour les personnes qui souhaitent arrêter de fumer, alors que les connaissances sur leurs effets à long terme sur la santé restent limitées pour le moment ».
Il a ajouté que le groupe international de lutte antitabac The Union a conseillé d’interdire la vente de produits de vapotage dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Rappelons que la croisade anti-vapotage de l’Union est en partie financée par Bloomberg Philanthropies.
Bloomberg Philantropies a dépensé plus d’un milliard de dollars en activisme anti-tabac et vapotage au cours de la dernière décennie.
Mais nous connaissons les positions anti-vapotage du groupe…
Malheureusement, Bloomberg finance également les activités de lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’OMS encourage les pays à suivre les recommandations de Bloomberg en se basant sur des études biaisées et non dénuées de partis-pris.
Pour la santé publique, espérons que la proposition de Chaiwut Thanakamanusorn puisse faire écho auprès d’autres responsables politique. Il n’aura jamais trop de soutien dans cette tâche.